Médiateur

Définitions : clés de la Médiation

Médiation

Définitions : clés de la Médiation

Auteur: Jean-Louis Lascoux

Origine peu connue. Voici des propositions (en toutes hypothèses) :

On peut situer l'utilisation d'une consonnance "media" avec l'empire Mède du VII et IV° siècle avant notre ère. La Médie se situait relativement au milieu de l'actuel Iran (http://fr.wikipedia.org/wiki/Mèdes).

Méditerranée (les Romains, dont l'Empire occupaient les Terres de toute part, la nommait "Mare Nostrum" (Notre Mer) : elle doit son nom au fait qu'elle est littéralement une « mer au milieu des terres », en latin mare medi terra (selon Isidore de Séville du VIIe siècle - lequel est toujours très contesté pour ses étymologies par associations phonétiques).

Médiéval : moyen-âge.

Médiocre : entre le grand et le petit, le bon et le mauvais, le sublime et le bas. Ajouter "bien" à médiocre et c'est encore plus inférieur...

Les chrétiens font de Jésus le médiateur entre leur dieu et les humains.

Le mot "médiation" est présent dans le dictionnaire de l'académie française de 1694 : Mediation. s. f. Entremise." Le résultat d'une médiation est un "accommodement".

L'édition de 1932 semble faire référence à une stratégie menaçante : Médiation armée : s'est dit de l'Acte de médiation dans lequel la puissance qui s'entremet entre les belligérants menace de faire la guerre à celle des deux parties qui n'acceptera pas ses propositions.

On identifie une origine latine avec une apparition du terme au XIII° siècle, avec "mediator", "mediare" (être au milieu), medianus : du milieu. Nous y trouvons les déclinaisons : médius, mediator, -mediaire...

médial(e) adj. ou substantif : guère utilisé qu'en grammaire 'consonne médiale' ou 'une médiale'.

Généralement associé à une notion d'interposition, d'entremise, "d'être au milieu".

Travail sur une définition générale

La médiation se fonde sur l'art du langage pour permettre la création ou re-création de lien. Elle implique l'intervention d'un tiers neutre, impartial et indépendant, le médiateur, lequel est un intermédiaire dans les relations. Elle instrumente la qualité relationnelle et de communication. Il existe cependant des conceptions et des applications très différentes de la médiation. Celles-ci passent de la simple intervention pédagogique pour la transmission de savoirs, jusqu'à l'application dans tous les domaines des difficultés et blocages relationnels.

La médiation permet d'aborder l'identification des désirs, des aspirations, des envies, des désirs, des attentes, des objectifs, des projets et des besoins entre des personnes, jusqu'à la confrontation des différences, laquelle, faute d'altérité et par défense des représentations des personnes ou des groupes en présence, provoque des divergences de point de vue, des tensions et des conflits.


Autre proposition de définition

La médiation est une discipline qui s'appuie sur des compétences d'un professionnel en matière de communication - pédagogie et rhétorique au sens philosophique.

En matière conflictuelle, elle permet d'accompagner, de reconstruire et de maintenir, contrairement à l'arbitrage, la liberté relationnelle et contractuelle.

Elle consiste dans un processus lequel, pour aboutir, doit comporter des règles de fonctionnement et de qualité de communication dont le médiateur est choisi comme garant.

La médiation outille donc la qualité des relations humaines, la communication et les échanges. Appliquée aux situations conflictuelles, la médiation part de la légitimité des positions de chacune des parties. Elle leur permet de rechercher ensemble, aidées par le médiateur, la meilleure manière de poursuivre ou de rompre une relation.

Dans les relations contractuelles ou des conflits juridiciarisables, elle vise le maintien du libre accord. Elle dynamise la réflexion et évite de s'en remettre à des tiers pour son expression et la prise de décision quant à son différend.

La médiation intéresse les personnes en recherche de responsabilité dans les heurts de la vie professionnelle, économique, familiale, sociale et politique.

Un médiateur ne s'improvise pas. Il doit être formé pour accompagner la réflexion de chacune des parties.

La médiation nécessite :

- l'adhésion des parties d'un différend
- leur capacité de s'engager et de décider

Il est possible d'identifier des étapes dans ce processus :
- accueil
- contextualisation
- identification des positionnements, revendications, demandes, attentes, besoins, désirs...
- solutionnement - identification des solutions énoncées et recherche d'autres hypothèses. Négociation éventuelle sur les intérêts et enjeux.
- solution - laquelle peut être, selon les situations, écrite ou non, à caractère définitif, intermédiaire, temporaire - avec anticipation des conséquences humaines et des conséquences environnementales.

Les différentes conceptions de la personne influencent les pratiques de la médiation

S'agissant de la résolution des conflits interpersonnels, la médiation est inévitablement influencée aujourd'hui par les différentes conceptions de la personne. Soit :
- une personne est une créature divine - ou associés à un "mystère" de type spirituel. Dans ce cas, une personne est un corps et un esprit, une âme, et le "médiateur" fait un accompagnement impliquant des aspects spritualistes ; avec les religions d'inspiration greco-judaïque ; dans cette perception la personne doit rechercher soit le pardon soit une harmonie...
- la personne est un sujet de droit et d'obligation. Dans ce cas le médiateur accompagne son action auprès des parties de conseil ou de rappel aux notions juridiques ; dans cette perception, la personne doit se soumettre, être rappelée à la loi, faire rédiger des actes...
- la personne est définie au travers d'un modèle de type psychothérapeutique et, avec cette perception, doit être soignée, être dans la complexité de pulsions, de traumatismes, faisant son archéologie d'éventuelles névroses, de comportements psychotiques...
- la personne est un sujet apprenant, ignorant et naturellement maladroit, présentant un potentiel de progression ; il s'agit de l'approche conjuguant comportementalisme et philosophie ; le médiateur accompagne une réflexion dont l'objectif est de permettre à la personne d'exprimer ce qui lui permettrait d'agir en cohérence avec ce qui l'anime et lui permettra de résoudre au mieux et durablement ses différends.

Ces quatre perceptions de la personne influencent l'action du médiateur, selon les valeurs qui sont "au coeur" de ses propres croyances ou motivations. Elles interfèrent donc directement sur le processus (pour certains "procédure") de médiation et, conséquemment, sur la solution qui viendra conclure la médiation, de manière plus ou moins volontaire et durable.

Soumis sur:  Thu, 05-Oct-2006, 16:07

 



06/11/2006
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